Portrait de Noé Jeunecourt, expert de la pêche au coup feeder
Nous sommes ravis aujourd'hui de recevoir Noé Jeunecourt, qui est en alternance au siège de Pacific Pêche à St. Jean-de-Védas et qui a une véritable passion pour la pêche au coup. Noé, avec une passion débordante et une expertise solide, nous fait découvrir un regard unique sur la pêche au coup. Il partage également des astuces pratiques qui sauront ravir tous les amateurs de pêche. Ne ratez pas cette occasion de découvrir plus et d'être inspiré par son expérience enrichissante.
Quels types de poissons pêchez-vous habituellement ? Y a-t-il une espèce que vous préférez cibler ?
Je pêche exclusivement des carpes, des carassins et des F1 en carpodrome. J'adore les pêches de carpes rythmées où l'exécution technique et la préparation du pêcheur font la différence à l'heure de la pesée. La carpe est un poisson exceptionnel, dont le comportement change totalement d'un jour à l'autre, et j'adore devoir m'adapter à leurs différents cycles alimentaires !
Quels sont les endroits de pêche que vous affectionnez particulièrement ? Qu'est-ce qui rend ces endroits spéciaux pour vous ?
J'ai eu la chance de réaliser un long séjour de pêche en Angleterre, pêchant chaque jour dans différentes fisheries, dont Partridge Lakes Fishery, entre Manchester et Liverpool. Cet endroit est très connu dans le monde de la pêche, et une fois sur place, j'ai compris pourquoi. Chaque jour, des concours y sont organisés et des gens de tout le pays viennent se mesurer aux meilleurs ! Cet endroit représente beaucoup pour moi car les paysages, la pêche et les personnes présentes rendent ce lieu magique, tout y est parfait !
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Puis, il y a forcément mon carpodrome de cœur, Maxstadt en Moselle. J'y ai aussi fait mes débuts et eu l'occasion de participer à de grandes épreuves sous forte pression. Ce lieu est magique, au milieu des champs, sans aucun bruit nuisible ; j'ai l'impression que le temps s'arrête !
Quels sont les équipements essentiels que vous emportez lors de vos sorties de pêche ?
Je pars toujours avec le même matériel, ainsi ma préparation est toujours la même. Lors d'une compétition, il est très important d'être préparé et d'avoir une organisation stricte pour rester concentré sur l'aspect technique. L'équipement du pêcheur au coup est large et très détaillé. Chaque élément présent sur mon poste de pêche a une utilisation décisive dans la prise régulière et agréable des carpes.
Pouvez-vous partager une anecdote ou une expérience mémorable que vous avez vécue en tant que pêcheur ?
L'année dernière, j'ai eu la chance de participer à la triangulaire du Nord, une épreuve organisée dans le Nord de la France en équipe de deux. Lors de cette dernière, mon coéquipier Maxime Vermeersch et moi avons remporté le concours avec un poids total de plus de 600 kg sur trois jours. La sensation de remporter cette épreuve était incroyable car nous avons dû lutter contre les meilleurs pêcheurs français pour nous imposer sur le fil lors de la dernière heure, le dernier jour du concours.
Cette victoire reflète aussi le travail accompli par notre équipe de jeunes pêcheurs qui cherchent à glaner le plus de titres possibles, mais surtout à prendre le plus de plaisir tous ensemble.
Comment la météo influence-t-elle votre pêche ? Y a-t-il des conditions météorologiques idéales ou à éviter ?
Les conditions climatiques ne sont que des détails techniques supplémentaires pour des esprits passionnés. L'idéal pour pratiquer notre style de pêche est durant la période estivale : un grand soleil avec un léger vent de face sont les conditions optimales pour attirer les poissons dans sa zone de pêche. Il faut prendre en compte la dérive (même en étang) afin d'ajuster au mieux ses poids de lignes pour obtenir une ligne droite et une présentation soignée.
La période hivernale est souvent moins prolifique et ne permet pas à tout le monde de prendre des poissons car ces derniers sont souvent très localisés.
Quels sont les défis auxquels vous êtes confronté en tant que pêcheur, que ce soit d'un point de vue environnemental, réglementaire ou autre ?
Je pêche à 99 % dans des plans d'eau privés où les règlements varient suivant l'organisateur, je dois m'adapter à ces derniers. Désormais, les propriétaires de carpodrome mettent en avant la protection du poisson, l'utilisation d'épuisettes et de bourriches en micro-maille pour protéger au mieux les nageoires des poissons. Nous utilisons des hameçons sans ardillon afin de ne pas arracher les lèvres des cyprinidés !
Quels conseils donneriez-vous à ceux qui souhaitent commencer à pêcher, que ce soit comme loisir ou comme métier ?
Prenez du plaisir, vivez votre passion et ne vous souciez pas du regard des autres !
Comment voyez-vous l'avenir de la pêche, d’un point de vue des pratiques de pêche ?
La pêche a de l'avenir. On voit que la tranche des 10-20 ans revient au bord de l'eau, peut-être que la période du COVID a permis de faire prendre conscience aux enfants et aux parents que la faune et la flore jouent un rôle très important dans le cycle de la vie. Les fédérations nationales et internationales fournissent des efforts importants pour relever les nouveaux défis environnementaux engendrés par le réchauffement climatique.
Néanmoins, j'émets de grands doutes quant à l'avenir de notre passion en mer. Les réserves naturelles s'épuisent et les ressources manquent depuis de nombreuses années. À quand les régulations mondiales strictes arriveront-elles ?
Pouvez-vous nous parler d'une technique de pêche particulière que vous utilisez et qui pourrait intéresser nos lecteurs ?
J'adore la pêche à l'agrainage, une technique qui consiste à propulser des esches (asticots, pellets, graines) à l'aide d'une fronde. Cette technique est extraordinaire car elle se construit dans le temps, et en cours de pêche, il arrive fréquemment que les poissons décollent. Cette technique demande de l'entraînement, de la patience et surtout il faut y croire. Dans de nombreux cas, il est très compliqué de reprendre un autre style de pêche plus classique une fois que l'agrainage a commencé. Il faut des lignes fines, des plombées étalées, un peu comme pour pêcher certains poissons blancs ; c'est une pêche fine et délicate avec des touches régulières… Un vrai régal !
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Quel est votre meilleur souvenir lié à la pêche, que ce soit une capture exceptionnelle, un moment de communion avec la nature ou autre ?
Je profite de chaque moment au bord de l'eau et j'apprécie particulièrement les grosses épreuves où l'amitié et la passion sont les maîtres mots. Récemment, j'ai participé à la finale Crazy Bait. Individuellement, j'ai terminé l'épreuve à une raisonnable 14e place, mais c'est plutôt le côté camaraderie qui m'a marqué. Les échanges sont uniquement basés sur la pêche et la tactique. J'aime ces belles soirées dans les gîtes où les discussions sont passionnantes, où nous débriefons et nous projetons sur la prochaine journée de compétition. Ce week-end restera gravé dans ma mémoire et je n'ai aucun doute que la prochaine finale nous procurera encore de nouvelles émotions !
Comment la pêche a-t-elle influencé ou enrichi votre vie en dehors de l'activité elle-même ?
La pêche représente toutes les valeurs que je défends : la détermination, la patience, l'efficacité, la réflexion personnelle et la recherche constante de performances.
Quels sont vos projets ou objectifs futurs en tant que pêcheur ? Y a-t-il des défis que vous souhaitez relever ou des destinations de pêche que vous aimeriez explorer ?
J'espère encore progresser techniquement. Un grand champion m'a dit un jour que la pêche de compétition était un sport d'endurance, il a entièrement raison, peu importe le résultat du jour, le prochain devra toujours être meilleur.
Bien que je n'aie que 21 ans et que je sois conscient que le chemin vers de nombreux titres est encore long, je crois fermement que l'équipe dans laquelle je suis va remporter de beaux concours dans les mois et années à venir. L'entraide et la passion qui nous animent ne peuvent que nous mener vers de nouvelles victoires.
Mon prochain défi est d'obtenir un bon classement, et pourquoi pas un podium à la finale Gérardix Solo à Maxstadt mi-juin !
Merci Noé!